Nord 2501 « Noratlas », F-AZVM


Nord 2501 « Noratlas », F-AZVM

A la fin de la deuxième guerre mondiale, l’Armée de l’Air française avait besoin d’un transport aérien structuré et fiable.
Alors équipée de moyens hétéroclites (Douglas C-47 « Dakota », Junker 52 « Toucan»…), elle réclamait un avion dont les capacités d’emport et les possibilités de parachutage de personnels mais également de matériel lourds fussent à la mesure des missions spécifiques qu’on lui imposait. Pour répondre à cette demande, la Société Nationale de Constructions Aéronautiques du Nord (S.N.C.A.N.) conçut dès juillet 1948 un prototype bipoutre et mono fuselage en forme de wagon profilé, équipé de deux portes latérales amovibles, qui offrait la possibilité d’un chargement de sa soute à l’horizontale grâce à son train d’atterrissage tricycle et à l’ouverture « en pétale » de sa partie arrière.
Le Nord 2500 n° 01, équipé de deux moteurs Gnome et Rhône 14R de 1625CV décollait pour la première fois le 10 septembre 1949 de Melun-Villaroche, piloté par Claude Chautemps et Georges Détré.
Très rapidement, les essais mirent en évidence les qualités de cet avion et il fut mis en chaîne à Bourges sous l’appellation Nord 2501 NORATLAS en recevant sa motorisation définitive, le Bristol Hercules 759, construit sous licence par la SNECMA. Sa version Hercules XVI de 1615 CV équipa les bombardiers célèbres de la RAF, le Handley Page Halifax, l’AVRO Lancaster, le Bristol Beaufighter pour ne citer qu’eux. Rustique, solide et autonome, il est alimenté par un carburateur à injection, merveille technique conçue par une femme, Miss Hobson.
La production tant en France qu’en Allemagne atteindra 426 exemplaires (240 unités assemblées à Bourges par Nord Aviation, et 186 exemplaires à Hamburg-Finkenwerder par Flugzeubau Nord Gmbh (Norflug).
Outre les armées de l’air française et allemande, il équipa les armées grecque, israélienne et portugaise. Il y eut des versions équipées de réacteurs Turboméca Marboré II en bouts d’ailes alimentés en essence au profit de la Marine Nationale et certaines versions civiles exploitées par la compagnie UAT, ancêtre d’UTA, plus tard rattachée à Air France.
D’une masse maximale au décollage de 21,7 tonnes (emport utile de 5 tonnes), il croise à 320 km/h. Non pressurisé mais efficacement défendu contre le givrage, son autonomie de vol proche de 10 heures   en conditions limites lui permet de franchir en toute sécurité 2500 km.
Les Noratlas, affectueusement surnommés la «Grise », fer de lance du transport  aérien de l’Armée de l’Air, vont sillonner le monde  et parachuter sous toutes les latitudes .
Ils vont décoller des plus grands aérodromes et atterrir sur des pistes minuscules couvertes de pierres et de sable, refaire leur plein pour une mission humanitaire après une mission de guerre, transporter, transporter, transporter encore jusqu’en 1986, année de son retrait définitif de l’armée de l’air, soit après 32 ans de bons et loyaux services avec de grandes et petites histoires, des joies, des peines et des drames parfois endurés.

 De nos jours, il ne reste plus qu’un seul exemplaire au monde en état de voler, le n° 105, que vous allez voir lors du meeting aérien AIR LEGEND.


Opérateur : Noratlas de Provence
Date de fabrication : 1956
Numéro de série : n° 105
Livrée : Armée de l'Air